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Un historique de Pulsar

Découverte des serveurs RTC

Fan des calculatrices HP48 pendant mes études, je souhaitais obtenir de nouveaux programmes pour celle-ci. Certes il était possible de s'échanger des programmes par infrarouge, mais cela limitait les échanges à mon cercle d'amis. J'ai vite remarqué que certains programmes comportaient une petite publicité pour des serveurs Minitel qui proposaient le téléchargement de programmes HP48. (Internet n'était pas encore répandu en France). Bien sur, il y avait des gros serveurs Minitel (3614 RTEL, 3615 TEASER, ...) mais un grand nombre de serveurs Minitel spécialisés sur la HP48 étaient des serveurs RTC animés par des particuliers passionnés.

Le déclic et les débuts de Pulsar

Même s'ils étaient moins cher, après avoir passé de nombreuses soirées dessus, la note de téléphone était salée ! (ma mère me facturait tout dépassement anormal). D'autre part, certains de ces serveurs RTC semblaient ne pas évoluer et rester assez basique. Je me décidais donc à me lancer dans l'aventure de créer mon propre serveur RTC basé sur un logiciel-serveur maison. L'idée était de faire mieux que les autres serveurs RTC mais également d'alléger mes factures de téléphones puisque ce serait les gens qui appelleraient mon serveur et non plus moi qui appelerait des serveurs (en fait ca ne l'as pas vraiment allégé, héhé)

Initialement le serveur s'appelait "Shark" et le logiciel-serveur "AutoServe" était écrit en Basic. Sur proposition des quelques "connectés" (c'est ainsi qu'on nommait les personnes qui appellait un serveur), le serveur sera rapidement renommé en "Pulsar". De même, lors de sa réécriture en Pascal, je renommais le logiciel-serveur en "AutoServ" (pour tenir dans les limitations de noms 8.3 du DOS)

Les débuts et les déboires

Au début, Pulsar tournait sur la ligne téléphonique de mes parents, chaque nuit, de 22h à 6h, une bascule concoctée par mon père se déclenchant automatiquement. Cela nous a valu quelques appels anonymes dû au fait que certains connectés timides appelant en dehors des horaires s'étonnait d'entendre une voix répondre au lieu d'entendre la porteuse classique du Minitel ! Rapidement, une ligne téléphonique dédiée est installée, puis comme cadeau d'anniversaire pour mes 18 ans, mes parents m'offrirent 3 lignes téléphoniques (groupées sous le même numéro) pour une période de 2 ans.

Mon "Cosysop" et moi-même (le "Sysop"), nous nous rendions régulièrement dans mon agence France Télécom pour tenter d'obtenir des tarifs plus intéressants. En effet, FT se faisait un malin plaisir à dissimuler les tarifs publics des lignes groupées comme les notres. Souvent nous n'obtenions pas de tarifs mais nous repartions toujours avec des Minitel sous le bras (un Minitel 1 ou 1B était preté gratuitement avec chaque ligne téléphonique). Une fois, à force d'insister, nous nous sommes fait jetés comme des malpropres hors de l'agence. Une autre fois cependant, nous avons réussi à obtenir une adresse de contact qui nous a certifié que ce genre de lignes groupées bénéficiait d'une offre particulière de gratuité pendant 2 ans. Nous avons ainsi pu être remboursé et prolonger ainsi l'abonnement des lignes téléphoniques pendant 2 ans.

Le bébé commence à vivre sa vie...

Avec le succès du serveur, il fut nécessaire d'ouvrir de nouvelles lignes mais cela ayant un coût, je fondais donc, sur le conseil de certains connectés, une association à but non-lucratif (loi de 1901) destiné à encadrer le serveur et à trouver les fonds (abonnements des membres) pour poursuivre l'évolution du serveur. De plus mes parents trouvait le serveur perturbant pour mes études (ils avaient raison !), il fut ainsi décidé de migrer l'installation dans un local proche de chez moi, hébergé par l'association CEPIGE dans laquelle mon père était bénévole. Celle-ci prenant en charge le prix d'un certain nombre de lignes, le serveur put croitre à 6 puis même 7 lignes téléphoniques,

Cette époque me fait vraiment penser à un enfant qui devient indépendant et part sur son chemin. A travers l'association je n'étais plus le seul "propriétaire" du serveur, et avec son installation dans un local séparé, je ne pouvais plus m'y connecter à volonté ou jeter un coup d'oeil à l'écran pour voir ce qui s'y passait... Mais cette évolution était nécessaire pour que le serveur puisse continuer à grandir. D'autre part, peu après, je partais à Toulouse pour suivre mes études d'ingénieur, ce qui ne fit qu'augmenter mon éloignement physique mais aussi psychologique de mon bébé "Pulsar"...

L'arrivée d'Internet

Une fois à Toulouse, je ne pouvais pas me permettre d'appeler le serveur Minitel à Paris, et puis Internet commençait à se démocratiser en France... Je tournais naturellement mon intérêt vers ce nouveau média, sans pour autant oublier Pulsar. De passage à Paris, pour les vacances, les nouveaux responsables de Pulsar me demandaient d'aider à la mise en place d'une passerelle qui permettrait d'accéder au serveur Pulsar à partir d'Internet (toujours en mode Videotex, la norme d'affichage des Minitel).

Sur un deuxième ordinateur sous Unix relié à Internet par ADSL et à Pulsar par 4 câbles séries, je bidouillais un petit programme qui simulait la présence de 4 modems, permettant ainsi à 4 connexions Internet simultannées d'accéder à Pulsar. L'affichage Minitel sur Internet se faisait via une applet Java ou via le logiciel dédié ASConnect sous Windows.

Et aujourd'hui ?

Le nombre de lignes téléphoniques s'était déjà progressivement réduit à une seule, le gros des connectés venant désormais via Internet. Le serveur a ainsi continué d'exister jusqu'en 2005.. Malheureusement une panne du disque dur de Pulsar a mis fin à cette belle aventure. Le contenu du disque dur a cependant pu être récupéré en majorité et les forums de Pulsar ont été convertis pour être consultables à cette adresse.

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